Delphine Burlot (Boursière Carnot 2004) est docteur en archéologie de l’Université de Paris Paris-Sorbonne (2007) et restauratrice de peintures, diplômée de l’INP (2002).
Lors de son post-doc au Getty Research Institute elle a travaillé à la publication de sa thèse qui porte sur les contrefaçons de peintures antiques aux XVIIe et XVIIIe siècles. Pensionnaire à l’institut national d’histoire de l’art à Paris de 2010 à 2014, elle a coordonné le travail scientifique sur le Digital Montagny, collaboration entre l’INHA et le Getty, publication numérique présentant un carnet de dessins d’antiquités réalisé au 19e siècle par Elie Honoré Montagny. Elle est porteuse du projet labex TransferS (ENS-CNRS) « Dire le décor antique », visant à étudier les textes antiques relatifs à la peinture et leur interprétation moderne et contemporaine.
Au par avant Delphine avait publié le livre Fabriquer l’antique : les contrefaçons de peinture murale antique au XVIIIe siècle qui est paru en 2012 aux éditions du Centre Jean Bérard.
« Fabriquer l’Antique » se penche sur un phénomène peu étudié par les historiens et les archéologues : le faux archéologique. Après avoir défini le sens, les usages et les fonctions de la contrefaçon, l’ouvrage présente différents exemples de fausses peintures antiques produites au 18e siècle, à un moment où les amateurs d’antiquités se passionnaient pour la peinture des Anciens. Certes, la découverte d’Herculanum en 1739 a catalysé cet engouement, mais les contrefaçons de peintures antiques étaient apparues sur le marché romain avant même que le roi de Naples n’entreprenne des fouilles dans la cité vésuvienne. Un catalogue à la fin de l’ouvrage rassemble les faux mentionnés dans le texte, leur histoire et les modèles dont ils sont inspirés. Reflet d’une époque, du goût contemporain, témoin de l’histoire des fouilles, le faux a toujours eu un rôle (souterrain) mais capital dans l’histoire de l’archéologie. Cet ouvrage décrypte ses rouages à l’intérieur d’une société donnée, le remet en lumière et en valeur.
